IMPUISSANCE |
1. QUEST-CE QUE L'IMPUISSANCE ? |
Limpuissance est l'incapacité durable à obtenir et/ou à maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel. Limpuissance est une altération de la qualité de lérection, soit de sa rigidité, soit de sa durée, soit des deux. Souvent, il peut exister une impuissance passagère, sans gravité, qui ne doit pas inquiéter. Cest la persistance de limpuissance sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, sans cause évidente, qui doit amener à consulter. |
Il faut souligner que lérection, lorgasme et léjaculation sont trois phénomènes qui sont associés lors d'un rapport normal. Mais qui sont en fait tout à fait indépendants. La perte de l'érection ne signifie pas qu'il y a perte de l'orgasme et/ou disparition de l'éjaculation. |
Il faut également différencier limpuissance des autres troubles sexuels, qui sont d'ailleurs parfois associés : éjaculation précoce, éjaculation rétrograde, anorgasmie, baisse de la libido. |
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2. QUELS SONT LES MECANISMES DE L'ERECTION ? |
Le centre nerveux responsable de l'érection est situé dans la moelle épinière, dans la colonne vertébrale. Le cerveau a un effet modulateur sur les centres nerveux de l'érection. Les fibres qui innervent la verge descendent dans le petit bassin et longent les bords des vésicules séminales et de la prostate (les nerfs caverneux), puis l'urètre membraneux. Les branches terminales des nerfs caverneux innervent les artères des corps caverneux et les fibres musculaires lisses, contrôlant ainsi la tumescence (remplissage) et la détumescence (retour à l'état normal) de la verge. |
La verge contient 3 structures qui permettent lérection car elles contiennent du tissu érectile : 2 corps caverneux qui sont des cylindres parallèles situés au centre de la verge, et le corps spongieux qui contient lurètre et qui constitue lessentiel du gland. |
Le tissu érectile est fait de vaisseaux sanguins organisés de façon assez lâche, et entourés de fibres musculaires lisses. Au repos, la verge est molle car larrivée de sang dans les corps caverneux est réduite au minimum car les vaisseaux sanguins sont contractés. Lors dune érection, lexcitation sexuelle entraîne un signal nerveux qui fait relaxer le muscle lisse présent autour des vaisseaux sanguins du tissu érectile. Le sang peut alors remplir et dilater ces vaisseaux qui sont mis sous pression à l'intérieur de la paroi rigide des corps caverneux (les deux corps caverneux sont entourés par l'albuginée, cloison dure et non distensible). Les veines empêchent le sang de séchapper, ce qui entraîne une mise sous tension et létat dérection de la verge. Les cellules musculaires lisses de la verge produisent de la prostaglandine E1 qui favorise encore lérection. La rigidité de l'érection dépend alors de l'apport artériel et de l'efficacité de l'occlusion veineuse dans les corps caverneux. La détumescence survient par rétablissement du drainage veineux des corps caverneux (recontraction par stimulation nerveuse). |
L'érection est donc une relaxation , et non pas une contraction
Une concentration normale en oxygène et en testostérone (lhormone mâle) est essentielle pour que le mécanisme de lérection se fasse correctement.
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Mécanisme de lérection
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3. QUELLE EST LA FREQUENCE DES TROUBLES DE L'ERECTION ? |
Les troubles de lérection sont fréquents. Des sondages ont révélé que 39 % des Français ont occasionnellement des problèmes d'érection, et 11 % au moins une fois sur deux, critère retenu pour définir une impuissance. Cela correspond à environ 2,2 millions de français. Ce chiffre atteint 18 % si lon inclut les Français présentant un trouble au moins une fois sur quatre rapports. |
On considère que seulement 10% des hommes souffrant d'impuissance sont traités. La plupart des hommes ne consultent pas car ils pensent quil ny a pas de traitement ou que lapparition dune impuissance est inéluctable avec lâge. En fait, peu dhommes nont jamais eu un jour ou lautre une impuissance passagère (" panne sexuelle "), à loccasion dune période de stress, de fatigue, danxiété ou de consommation abusive dalcool. Il peut se créer à cette occasion un véritable cercle vicieux qui, à loccasion dun trouble de lérection momentané, entraîne une anxiété lors des rapports, une peur de la " panne ", qui peut elle-même entraîner le développement dun réel trouble permanent de lérection. |
La fréquence de l'impuissance augmente régulièrement avec l'âge à partir de 30 ans. Limpuissance est exceptionnelle avant 40 ans (4 % entre 30 et 39 ans) en dehors de troubles psychologiques, mais des troubles de lérection sont présents chez 15 à 25% des hommes de 65 ans et chez 55% des hommes de plus de 75 ans. |
Avec lâge, le débit sanguin dans la verge diminue. Leffet sur lérection est variable selon les individus. Leffet essentiel du vieillissement est moins l'impuissance que surtout laugmentation de la durée de la période réfractaire, cest-à-dire de lintervalle pour avoir une seconde érection après un premier orgasme. |
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4. QUELLES SONT LES CAUSES D'IMPUISSANCE ?: |
Les causes de troubles de l'érection sont nombreuses: lartériosclérose, certaines maladies cardiaques, lhypertension artérielle, et dautres affections ou de nombreux traitements peuvent entraîner des troubles de lérection. Des facteurs personnels ou professionnels peuvent produire ou favoriser des troubles de lérection.
Il y a souvent association entre des causes psychologiques et des maladies organiques car limpuissance entraîne évidemment des perturbations psychologiques chez les patients affectés. |
Si beaucoup de troubles de lérection sont liés à des causes à priori psychologiques, on considère que 70 à 80% des impuissances sont liées à des maladies |
4.1. Quels sont les arguments en faveur d'une cause psychogène ou organique ?
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Les causes organiques sont rares chez lhomme jeune (<50 ans) et plus fréquentes chez lhomme âgé. En cas dimpuissance dorigine organique, il y a habituellement une disparition des érections nocturnes et/ou matinales, alors que ces érections involontaires sont habituellement conservées en cas dimpuissance de cause psychologique. En cas dimpuissance psychologique, le trouble tend à survenir de façon brutale, alors que le début est habituellement plus progressif en cas dimpuissance dorigine organique. En cas d'impuissance organique (causée par une lésion vasculaire, neurologique, endocrine
) il y a incapacité à obtenir une érection quelque soient les circonstances. |
4.2. Quelles sont les causes les plus fréquentes dimpuissance psychologique?
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Une cause psychologique pouvant expliquer limpuissance est dautant plus probable que limpuissance a eu un début soudain, ou quelle ne survient que dans certaines circonstances.
Les causes les plus fréquentes sont:
- l'anxiété ou le stress dorigine professionnelle ou familiale. Lanxiété est une cause dimpuissance qui elle-même aggrave limpuissance. Lanxiété entraîne la libération de substances qui contractent les fibres musculaires et les artères de la verge, entraînant une baisse de la vascularisation et une altération de lérection.
- les problèmes matrimoniaux
- la peur de ne pas être " à la hauteur ", par exemple en cas déjaculation précoce
- la dépression nerveuse
- la lassitude sexuelle
- les problèmes didentité sexuelle
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4.3. Diabète et impuissance :
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Le diabète est la cause dimpuissance la plus fréquente. Limpuissance est particulièrement fréquente chez le diabétique, en fait 3 ou 4 fois plus fréquente que dans la population normale, dépassant 50% chez les diabétiques de plus de 50 ans.
Cette fréquence est liée à lassociation de plusieurs facteurs : le diabète lui-même avec laugmentation du sucre dans le sang, les médicaments indispensables au traitement du diabète et de ses complications (traitement de lhypertension artérielle, de lhypercholestérolémie), latteinte des artères irriguant la verge et latteinte des nerfs de la verge, en particulier chez les patients diabétiques traités par insuline
Le diabète entraîne une artériosclérose et une altération des nerfs qui causent les troubles de lérection chez 30-50 %des hommes diabétiques, surtout si d'autres facteurs de risque existent (tabac++). |
4.4. Les causes neurologiques :
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Surtout les traumatismes de la moelle épinière, la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson
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4.5. Les causes hormonales :
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- L'érection est sous le contrôle des hormones mâles (androgènes et en particulier la testostérone), mais la diminution du taux de testostérone dans le sang est plus souvent associée à une baisse de la libido, de lintérêt pour le sexe, quà une impuissance.
Le taux de testostérone, la principale hormone mâle, diminue progressivement à partir de 40-50% et cette diminution est denviron 30% à 70 ans. Cependant, la plupart des hommes gardent un taux de testostérone dans les limites de la normale, et 5% seulement des patients consultant pour impuissance ont un taux de testostérone dans le sang inférieur à la normale. Il ny a pas chez lhomme de baisse hormonale brutale comparable à la ménopause chez la femme.
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- Autres causes hormonales:
hypogonadisme (tumeur hypophysaire), traitement par oestrogénes ou antiandrogènes, castration médicale (agonistes de la LHRH) ou chirurgicale, hyper- ou hypothyroïdie, maladies des glandes surrénales (maladie de Cushing, maladie d'Addisson), augmentation du taux de prolactinémie
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4.6. Les causes artérielles:
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4.6.1. Hypertension artérielle :
Lhypertension artérielle peut être la cause de troubles de lérection, mais ce sont surtout les médicaments utilisés pour le traitement de lhypertension artérielle qui peuvent causer une impuissance. Celle-ci est habituellement réversible à larrêt du traitement.
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4.6.2. Traumatismes :
Les traumatismes de la colonne vertébrale et du bassin, peuvent entraîner des lésions neurologiques mais aussi vasculaires (artérielles) responsables dimpuissance.
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4.7. Atteintes veineuses :
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- "fuite veineuse" (défaut d'occlusion) au niveau des veines de la verge: le sang s'échappe des corps caverneux au cours de l'érection. En fait, l'existence de ce type de fuite est actuellement remise en question.
- Séquelle de priapisme
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4.8. La maladie de La Peyronie :
Décrite par La Peyronie, médecin de Louis XV, cette maladie est une lésion bénigne qui entraîne une densification localisée de la paroi des corps caverneux. Son évolution, variable, se fait souvent vers la régression spontanée.
Il y a une induration nette, une "plaque" dure palpable à l'examen clinique au niveau de la verge, et une déviation de la verge en érection du côté de la plaque. Cette induration inquiète souvent les patients et entraîne la consultation. Ce n'est qu'en cas de déformation importante qu'il peut y avoir des troubles de l'érection.
Le traitement est avant tout médical avec la prise de vitamine E au moins 6 à 12 mois.
En cas d'échec du traitement médical, le traitement chirurgical est nécessaire si la déviation gêne réellement l'intromission. Une photographie en érection est indispensable à l'urologue pour décider une éventuelle opération. Le traitement chirurgical de la maladie de La Peyronie est le plus souvent une plicature du corps caverneux atteint. Le patient doit être prévenu d'une perte de longueur de la verge en érection d'environ 2 cm.
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4.9. Causes iatrogénes :
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4.9.1. De nombreux médicaments peuvent entraîner des troubles de l'érection : antihypertenseurs, antidépresseurs, tranquillisants, cimétidine, diurétiques. Les médicaments utilisés dans le traitement du cancer de la prostate entraînent régulièrement des troubles de l'érection: oestrogènes, anti-androgènes, agonistes de la LHRH.
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4.9.2. Tabagisme et alcoolisme : La consommation importante de tabac est un facteur dimpuissance, en particulier par laggravation de lhypertension artérielle et lartériosclérose. La consommation excessive dalcool entraîne des troubles de lérection.
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4.9.3. Autres causes iatrogènes: radiothérapie pelvienne, chirurgie pelvienne (prostatectomie totale, chirurgie sacrée, amputation abdomino-périnéale, cystoprostatectomie ....)
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4.9.4 Fréquences respectives des causes principales dimpuissance (Etats-Unis) :
Diabète (40 %)
Causes vasculaires (30 %)
Chirurgie radicale (13 %)
Traumatismes de la moelle épinière et autres (8 %)
Causes endocriniennes (6 %)
Sclérose en plaques (3 %)...
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5. QUE VA DEMANDER LE MEDECIN A UN PATIENT CONSULTANT POUR DES TROUBLES DE L'ERECTION ? |
5.1. L'interrogatoire est centré sur l'histoire et l'évolution des troubles de l'érection :
- Quel est l'âge du patient et l'ancienneté des troubles de l'érection ? Périodicité des rapports ?
- Le patient a-t-il déjà consulté pour ce trouble ? Le début a-t-il été progressif ? Est-ce une difficulté à obtenir l'érection ? Est-ce une difficulté à maintenir l'érection ? Le désir est-il présent ? L'orgasme est-il conservé ?
- Existe-t-il des troubles de l'éjaculation associés ?: prématurée, retardée, anéjaculation
- Existe-t-il une situation où l'érection est satisfaisante en qualité et stabilité?
Si oui, la ou lesquelles ?: réflexes (matin/nocturne), hors rapports sexuels, masturbation, position
Si non, la qualité optimum de l'érection pourrait-elle permettre une pénétration avec aide manuelle?
- Comment la décision de consulter a-t-elle été prise ?: seul en accord avec la partenaire, seul à l'insu de la partenaire, sur l'insistance de la partenaire
- S'il n'est pas seul, le patient a-t-il une partenaire stable actuellement? A-t-il des relations extra-conjuguales
- Existe-t-il une situation de conflits ou de désintérêt ou de déception ou de culpabilité avec la ou les partenaires ?
- Le patient se reconnaît-il anxieux ?
Existait-il, dans la période précédant les troubles (6 mois à 2 ans), des événements stressants ?: conjugaux, familiaux, professionnels, financiers, maladies
Existe-t-il, à l'heure actuelle des facteurs de maintien de ces troubles (événements stressants) ? |
5.2. Antécédents médicaux :
Diabète
Hypertension artérielle
Troubles des lipides (cholestérol
)
Tabac
Alcool
Traitements actuels
Antécédents psychiatriques
Interventions chirurgicales |
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