CYSTITE INTERSTITIELLE
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1. QU'EST CE QUE LA CYSTITE INTERSTITIELLE ?
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La cystite interstitielle est un état douloureux de la vessie qui inclut un large groupe de patients ayant des cystalgies (douleurs de la vessie), des symptômes urinaires irritatifs (envies pressantes, envies fréquentes, diminution de la force du jet
), des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), des douleurs pelviennes et des urines stériles (sans infection urinaire). C'est une maladie complexe, dont on ne connaît pas la cause.
La cystite interstielle atteint surtout des femmes d'âge moyen, avec un pic de fréquence entre 30 et 40 ans. |
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2. COMMENT FAIT-ON LE DIAGNOSTIC DE CYSTITE INTERSTITIELLE ?
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Le diagnostic est fait en regardant dans la vessie (examen cystoscopique), sous anesthésie. La plupart des cas sont probablement méconnus, mais la cystite interstitielle est un diagnostic d'exclusion, dont les critères sont stricts. En effet, de nombreuses affections bien plus fréquente peuvent entraîner les mêmes troubles, et il faut donc d'abord éliminer une affection plus fréquente. |
2.1. Les critères requis pour le diagnostic (d'après le NIH) |
2.1.1. Un des deux critères suivants doit obligatoirement être présent, visible dans la vessie lors de l'examen endoscopique:
1) glomérulation de la muqueuse, ou
2) ulcère de Hunner classique (ulcération caractéristique): C'est une minime ulcération de la paroi de la vessie qui apparaît typiquement au moment de la distension vésicale chez un petit groupe de patients. Les glomérulations doivent être diffuses avec au moins 10 éléments par quadrant. |
2.1.2. Un des deux symptômes suivants doit être présent :
1) cystalgies (douleurs vésicales) ou
2) impériosités mictionnelles (envies pressantes) |
2.1.3. Chaque critère suivant élimine le diagnostic de cystite interstitielle :
1) capacité vésicale > 350 cc en l'absence d'anesthésie
2) absence d'envie d'uriner après remplissage (à 30-100 cc/mn) de la vessie à 150 cc
3) présence de contractions vésicales involontaires pendant le remplissage ci-dessus
4) symptômes depuis moins de 9 mois
5) absence de mictions fréquentes la nuit
6) apparition de symptômes soulagés par les antimicrobiens, les anticholinergiques ou les antispasmodiques
7) pollakiurie diurne < 8
8) diagnostic de cystite bactérienne ou de prostatite dans les trois mois
9) présence d'un calcul dans la vessie ou le bas uretère
10) herpès génital en phase d'activité
11) cancer utérin, cervical, vaginal ou urétral
12) diverticule de l'urètre
13) cystite au cyclophosphamide
14) cystite tuberculeuse
15) cystite après radiothérapie
16) tumeur vésicale bénigne ou maligne
17) infection vaginale
18) patiente de moins de 18 ans |
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3. TRAITEMENT DE LA CYSTITE INTERSTITIELLE
Les différentes méthodes susceptibles d'être employées
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Distension vésicale: consiste à remplir la vessie
sous pression, sous anesthésie générale, pour en augmenter la
capacité.
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Les instillations endovésicales de DMSO (diméthylsulfoxide) sont le
traitement de référence : 1 instillation par semaine pendant
6-8 semaines, puis selon le résultat sur les symptômes. La
prescription se fait par une procédure ATU (autorisation
temporaire d’utilisation délivrée par la HAS)
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Elmiron®
(polysulfate de pentosane) :
traitement en comprimés, spécifique de la cystite
interstitielle. Nécessite également une ATU.
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Traitement antidépresseur
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Electrocoagulation par les voies naturelles des
ulcères visibles dans la vessie
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Cystectomie partielle avec augmentation de la
vessie par un segment d'intestin.
(D’après, Hanno et al, Interstitial cystitis. AUA Update Series, 6 :10,
1987)
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